Laurent Malone, photographe, réalise un travail d’analyse et de documentation des mutations de l’espace urbain à partir de parcours tracés dans les villes. La marche est au centre du processus photographique développé. Les villes sont le lieu d’un rapport de force entre la rationalité incarnée par l’architecture et les usages des habitants qui inventent des ruses et des manières de faire avec pour se réapproprier l’espace. Le plus commun de ces arts de faire la marche, par l’agencement libre des éléments de l’espace géométrique des villes traversées en un parcours, transforme l’ordre imposé en un espace vécu. Véritable ouvroir de ville potentielle, le processus ainsi développé déconstruit le paysage urbain qu’il traverse et le recompose dans un montage photographique qui remet en question le point de vue surplombant de la carte et en fait apparaître la puissance critique.